Savignac de Duras, 47120, Lot et Garonne

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Savignac

Carte Beliem

De l'époque moyenâgeuse au 20ème siècle

Aux lieux-dits Lamothe, les Trois Pierres ou encore Peyre de Vire, ont été découverts nombre de silex taillés, ce qui permet de penser que l’homme est depuis fort longtemps présent sur notre territoire.
A la fin des vallons venant de la vallée du Dropt, du ruisseau « Dourdèze » et enfin du « Cante-rane » (chante grenouille), une grosse motte de terre, au lieu-dit précisément « La mothe », domine les vallons tel un éperon.
Il y a 18 siècles, près du bourg actuel, au lieudit « Gargot » était érigé une immense, et une des plus importantes villa gallo-romaine de la vallée de la Dourdèze dont le maître des lieux aurait pu être « SAVIGNUS ».
Lors des défrichements, plantations et travaux divers du sol, il a été découvert sur une large zone de nombreux débris de cette époque.

Monsieur Charles Higounet dans son « histoire de l’Aquitaine » dit qu’à cette époque, les vins de notre région prenaient la direction de Rome par le chemin dit de « Burdigala » (Bordeaux) à Jérusalem, lequel chemin passait bien entendu par Rome.
Cet antique chemin longeait aussi la vallée du Dropt, filait vers Cahors, contournait le massif central et rejoignait Nîmes.
On peut donc supposer, que près de cette importante villa gallo-romaine des « Gargots » se cultivait déjà la vigne.
Hélas, la vieille civilisation  gallo-romaine disparaîtra après les passages destructeurs de foules de vandales dont les derniers seront les Normands au 9ème siècle.

Pendant plusieurs siècles, de très grandes forêts couvriront notre territoire et ces forêts porteront l’appellation « Bois de Guard ». Enfin, après les premiers défrichements commencés vers le 11ème siècle en territoires voisins, apparaîtra, mais plus tardivement, la communauté de Savignac.

Savignac appartiendra à la  fameuse vicomté de Bézaume  laquelle disparaîtra vers 1292. Les seigneurs de la paroisse de Savignac seront les Bouville, seigneurs de Duras, puis les Goth qui feront construire le premier château de Duras (1310) enfin les Durforts-Duras (1325-1792). La paroisse de Savignac est liée pieds et poings à la juridiction de Duras et aux lois féodales de cette famille.

Durant cette période, réapparaitra la culture de la vigne avant les guerres de Cent Ans. Ces dernières seront terribles et mettront fin à ce renouveau.
La désertification du territoire de Savignac est de nouveau une réalité et la forêt reprend ses droits.
Après la Bataille de Castillon (1453), le territoire de Savignac était pratiquement désert; il n'y subsistaient que bois, landes et haies.
A l’appel des Seigneurs et des religieux de contrées plus lointaines, lancé pour repeupler nos paroisses, de nouveaux migrants arrivèrent chez nous vers 1480. Ces nouveaux migrants obtinrent des Seigneurs, des terres à fiefs les liant à ces derniers par un acte appelé tènement.

Avec la révolte de la Gabelle (1548) puis l’apparition des Guerres de Religions (1562), une nouvelle période sombre voit le jour (famine, maladies, génocides, etc.). De nouveau notre territoire se vide de ses populations laissant un espace quasi désertique.
Se succèdera alors, durant un bon siècle, la venue de nouveaux migrants de régions diverses (Vendée, Poitou, etc.). A leur tour, ils vont défricher et planter de la culture ancestrale… de la vigne. Seule la forêt dite « de Landerrouat » (parce qu’elle frôle le bourg de cette commune) subsistera. Il faut dire que cette forêt appartenait au Duc de Duras et qu’il y pratiquait la chasse.
Cette forêt existe encore de nos jours et après s’être dénommée « la forêt de Monseigneur le Duc de Duras » elle devint pour les populations « le bois du Seigneur » quelques fois encore nommée de  nos jours au même titre que « forêt de Landerrouat ».
Ces nouveaux migrants, travailleurs acharnés, plantèrent donc de la vigne sur la quasi-totalité du territoire savignacais (carte de Belleyme de 1793).
De nouvelles familles bourgeoises finirent par se former, donnant notables et consuls.
A la Révolution, une lettre sera envoyée au Roi pour lui signaler la cruelle crise économique mais aucun de ces personnages n’apparaîtra parmi les signataires.
Nos vignobles seront anéantis.
Mais la crise économique n’en est pas la seule cause ; l’avènement du protestantisme aura un grand effet pour notre commune. C’est le désenchantement et la disette et un coup supplémentaire est porté (1800-1890) par l’arrivé du phylloxéra détruisant le reste de nos vignobles.
Ce ne sera que décadence et ruine pour nombre de notables et tenanciers.
Cette période difficile assagit les esprits et après la Révolution apparaissent de nouvelles familles. A partir de ce moment, la commune va se structurer et on discutera désormais de chemins et de voies de circulation.

La réalisation de ces ouvrages occupera nos gens pendant des années, tout en plantant à outrance des pruniers, compensateurs de la mévente des vins.
Des milliers de pruniers produisirent à cette époque, provoquant de grandes foires en localité de Duras.
Toutefois la création de routes communales les occupe en priorité: ces messieurs désirant assainir leur village de leurs séculaires boues, ornières et autres précipices.
Des années défileront entre les projets et leurs réalisations, alors on s’occupe d’école, en dessous de l’église, avec une religieuse pour régente.
Tout doucement la commune de Savignac entre dans le 20èmè siècle, 1900 pointe son nez.

La période comtemporaine. De 1900 à nos jours

Situation Géographique :

La commune de Savignac est située au nord de Marmande, mais aussi de Duras, le chef lieu de canton, et s’étire tout en longueur vers la Gironde.
Elle se situe géographiquement plus près de Sainte Foy la Grande (Gironde), 14 Km au plus près, que de Marmande, la sous-Préfecture, 28 Km au plus près.

Elle forme une sorte de verrue dans le département de la Gironde.
Avant la création des départements, Savignac était une paroisse cheftaine, dépendant de l’archiprêtré de Sainte Foy la Grande et avait pour paroisse rattachée celle de Sainte Croix des Egrons située actuellement en Gironde.

Il est donc à souligner cette attache profonde qu’une grande partie des Savignacais ont encore de nos jours pour la Gironde.
De tout temps, comme il a déjà été dit, la zone d’échange et de chalandise s’est faite en grande partie vers ce département (marché de Sainte Foy, Hôpital de Sainte Foy, cave coopérative de Landerrouat, gare SNCF de Sainte Foy et Libourne, ville de Bordeaux plus près qu’Agen etc…).

La commune de Savignac est constituée sur ses trois quarts, d’un plateau longitudinal de Landerrouat vers le bourg de Savignac, puis d’un versant sud, face à Duras, composé en son centre du bourg actuel et de l’essentiel de son urbanisme.
Enfin la commune se termine à 1 Km du bourg de Duras, par une plaine de faible importance, formée par la rivière « Dourdèze », plaine inondable en grande partie dans ses zones basses.
Il s’agit donc d’un territoire de coteaux et plateaux pour l’essentiel, le tout arrosé par des cours d’eau non domaniaux, de faible importance, que l’on nommera « Dourdèze » de l’est à l’ouest, « Canteranne » du nord au sud, « Nourrissat » du nord au sud.
La présence de ces cours d’eau semble avoir retenu l’attention de NATURA 2000 tout au long de « Dourdèze » et ce pour la sauvegarde du vison d’Europe.

La commune est traversée par deux routes départementales, une du nord au sud  en direction de la Gironde et de Sainte Foy la Grande  et une transversale formant un contournement de la ville de Duras.
S’ajoute à tout cela un bon réseau de voies et chemins communaux.
Enfin, le bourg de la commune de Savignac est situé à 18 Km de Sainte Foy la Grande, 30 Km de Marmande, 32 Km de Bergerac, 45 Km de Libourne, 75 Km de Bordeaux et 90 Km d’Agen.

 

Migrations, Commerce, Artisanat :

Depuis toujours les terres de Savignac ont été convoitées et occupées par des peuplades comme en attestent les écrits de feu René Blanc et les rapports de la DRAC.
La commune possède  sur son territoire un vaste site archéologique (les Gargots) où se trouvait, à l’époque, une importante villa gallo romaine.
Bien entendu d’autres sites ont été répertoriés, tel le site préhistorique de « Jacob », ce qui atteste la présence humaine en ces lieux, depuis longtemps.

Savignac a toujours été une commune à vocation agricole, à l’habitat diffus (quelques maisons seulement forment le bourg) et cette situation n’a pas permis le développement du commerce et de l’artisanat comme dans d’autres communes voisines à population identique et même inférieure.
La proximité immédiate de Duras (où tous les commerces existent) a certainement contribué à cet état de fait.
De plus, historiquement, les grandes familles qui détenaient au XVII et XVIII siècles la plupart des métairies de Savignac, étaient par ailleurs des notables investis dans les affaires de Duras.
En bref on peut dire que Savignac a été durant ces 150 dernières années, d’abord une commune entièrement agricole, puis qu’elle a évolué vers une commune rurale, composée de retraités et de salariés pour le principal et conservant en son sein quelques agriculteurs pour l’exploitation des terres.

Dans ce contexte, le commerce  et l’artisanat déjà très peu présent par le passé est devenu inexistant.
De 1930 à 1980 ont été exercé les corps de métiers suivants :

  • 1 forgeron
  • 1 épicerie
  • 1 boulangerie
  • 1 menuisier – charpentier
  • 1 bureau de tabac – régie
  • 1 constructeurs de machines outils

A ce jour tous ces corps de métiers ont disparus et n’ont pas été remplacés. La population se dirige naturellement vers le bourg centre qu’est Duras.

Les Services

La Mairie ainsi qu’une école publique existaient jusqu’en 1989, à ce jour seule la Mairie subsiste.

Parallèlement à cela un service religieux a perduré jusque dans les années 1960, d’une façon permanente, desservi par un prêtre chargé de deux communes mais n’habitant plus au presbytère communal.
L’évolution voulant, ce service s’est progressivement amenuisé.
Aujourd’hui, un seul prêtre sur le canton (15 communes) officie de temps à autres.

Le Patrimoine Historique

La commune de Savignac possède un petit patrimoine artistique et immobilier.
L’histoire très ancienne de la commune a généré un ensemble non négligeable de vestiges à entretenir et à conserver.


Savignac possède sur son territoire :
 - 5 zones archéologiques :

  • Le Tumulus de la mothe (propriété privée)
  • La zone préhistorique de Jacob (privée)
  • La villa gallo romaine de Gargot (zone privée)
  • La zone de l’église
  • La zone de La Guissarde (privée)

 

- Le porche de l’église (classé à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques)
- L’église du XIII et XVII siècles
- Un musée d’habits du culte situé dans l’église
- Trois croix de mission (cimetière, allée des tilleuls, Jacob)
- Trois lavoirs (le bourg, Mauret, La penelle)
- Plusieurs fontaines publiques et privées (Mauret, la Reille, la Canelle, la Penelle, la Guissare)
- Plusieurs cabanes de vignes privées (la mothe,coquet)
- Des pigeonniers privés et publics (la mairie, le Voisin, bernicot, Périconne, la Guissare, le Beurrier
- La forêt de Landerrouat, très importante et totalement privée
- Plusieurs sites spéléo (nadeau, près du pape, touron)

Habitat sur la commune

Avant la guerre de 1940 les habitations de la commune avaient reçu l’héritage des siècles précédents  XVI et XVII siècles.
On notait couramment des corps de ferme où cohabitaient les personnes, dans la partie habitation et les animaux dans les dépendances.
Sous ce même toit la vie de la ferme était organisée de façon à avoir une fonction pratique et de relatif confort.
Dans ces grandes constructions existaient, le logement bourgeois dominant l’ensemble, puis le logement des familles d’ouvriers, des espaces uniques destinés aux « commis » ou aux « vachers » et enfin l’étable contenant de nombreuses bêtes à cornes, la porcherie, « la volière » et la grange servant à la remise des outils et de réserve à foin et autres pailles.
Une dernière de ces constructions authentiques, ayant traversé  les âges est désormais propriété communale. Elle possède tous ces vestiges, les marques profondes du passé et se situe au cœur du village au lieu dit « La Bretonne ».
Pour en rajouter elle est située en aplomb de la fontaine communale et de son lavoir et à l’intérieur du vaste bâtiment, existe toujours un puit, symbole d’autonomie.

Après la guerre de 1940 ces constructions prirent une destination un peu différente. Les nouveaux exploitants, les métayers déjà présents avant la guerre, mais surtout les fermiers, virent leur mode d’exploitation chamboulé et la disparition progressive des ouvriers agricoles, ce qui engendra une transformation des bâtiments.
L’avènement de la période moderne, dans les années 1960, donna un coup de grâce à cette ancienne période féodale et néo féodale.

L’apparition sur la commune des premières télévisions (1960) fut un évènement.
La suite s’accéléra avec l’équipement en eau courante dans les habitations et les étables (1970), suivit rapidement par les sanitaires dans les maisons.
Dans le même temps les foyers s’équipèrent de réfrigérateurs, machine à laver le linge et autres ustensiles de confort.

La différence de mode de vie entre les propriétaires fonciers et le reste de la population se gomma un peu, tandis qu’en même temps les derniers fermiers vivaient leur fin de carrière.
L’arrivée des néo ruraux apportera sa dose de transformation (dès les années 1970), les corps de ferme seront transformés en résidences principales ou secondaires.
Avec cette impulsion, les agriculteurs se réorganisent eux aussi. L’habitat est progressivement séparé des granges, étables et remises. Leurs maisons s’améliorent, se modernisent.
La venue des populations du nord de l’Europe apportera aussi sa pierre, aujourd’hui 40% des foyers de Savignac possèdent une piscine en dur, signe d’une évolution indéniable.

 

Savignac et son église:

Savignac fut occupé dès l’âge de bronze comme en témoignent  les haches  découvertes  sur son territoire, peut-être non loin de la motte de « Lamothe » ou fut aussi trouvé une hache de silex. On note la présence d’une vaste villa gallo-romaine au lieu-dit Gargot.  Des sesterces datant pour la plupart du IIème siècle ont été trouvés  à proximité (à la Guissare), et la découverte de mobilier mérovingien démontrent la continuité de l’occupation humaine.
La première mention que nous trouvions de Savignac en tant que fief et paroisse date du XIIIème siècle.                                                                  

La cure de Savignac sous l’ancien Régime dépendait de l’Archiprêtré de Besaume. Il s’agissait d’une Cure relativement importante puisqu’au Moyen-âge  elle avait 2 annexes : Sainte Foy la Petite  et Sainte Croix des Aigrons (ou Egrons).
Sainte Foy la Petite fut unie à Duras après les guerres de religion et Sainte Croix des Aigrons fut érigée en cure par décret de M. de Bonnac le 28/11/1785, approuvé par le Roi en février 1786. Attribuée au département de la Gironde en 1790,  Sainte Croix des Aigrons fait partie du diocèse de Bordeaux depuis le Concordat.

Le Presbytère  commençait au niveau de l’actuel monument aux morts  et touchait l’église. Il formait un enclos dans lequel on pénétrait par le porche surmonté du pigeonnier. A gauche se trouvait l’habitation, à droite, là où est l’actuelle mairie étaient installés  les communs  (présence d'anneaux destinés à attacher les chevaux).

De l’autre côté de la route, face au début de l’allée de tilleuls se trouve une croix surmontant un serpent vaincu  -croix de mission sans doute- formant calvaire, une autre est implantée au lieu dit Jacob.

Une ancienne croix monolithe -à laquelle manquent les deux bras- s’érige près de l’entrée du nouveau cimetière  là où passait l’ancienne route de Duras à Sainte Foy. A sa base est sculpté un ostensoir.

L’église est romane, du XIIIème siècle et possède un beau clocher-mur surmonté d'une croix, à trois arcades mais une seule cloche.  Sous le porche nous remarquons un beau portail roman (inscrit à l’inventaire des MH depuis 1928) dont l’arceau repose sur 2 piles carrées. Sur le côté droit apparait une inscription d’origine celtique ainsi qu’une série de petites sculptures : une croix, des figurines. Cette inscription n’a pu être traduite.

Par rapport à son cimetière l’église parait en contrebas.  En réalité, elle épouse les niveaux du terrain. Le cimetière primitif se trouvait sur le côté. Lorsqu’il fallut l’agrandir, le sol étant rocheux on ne pouvait y creuser des sépultures. De la terre fut donc apportée et l’ensemble soutenu par le mur d’enceinte.